Éditions GOPE
2e édition illustrée, 224 pages, 13x19 cm, 18.85 €, ISBN 978-2-9535538-6-4





vendredi 25 juin 2010

Le grand pardon

Photographie par Maiks72 (www.flickr.com/photos/maiks72)

« Excusez-moi monsieur, vous connaissez une fille qui s’appelle Lek ?
Derek leva les yeux de ses nouilles et examina soigneusement l’homme : vieux, peut-être soixante-dix ans, peut-être cinquante. Des tongs élimées en caoutchouc, un short usé, une chemise en flanelle défraîchie et autour de sa taille un pah khao ma, une pièce de tissu aux motifs traditionnels du nord-est. Derek se dit que quoique le vieil homme vende, il n’en voulait pas.
— Non, dit-il. »
C’était un mensonge bien sûr ; la moitié des femmes s’appelle Lek en Thaïlande.

Derek retourna à ses nouilles. Manger des nouilles demande beaucoup de concentration ; tout dans le bol n’est pas sensé être mangé. Le vieil homme traîna ses pieds jusqu’à la table suivante et répéta sa question. L’endroit était presque complet pour le déjeuner et comme il était près de la plage, des touristes se mêlaient à la clientèle thaïlandaise. Le vieil homme posa dans un thaï très soutenu la même question aux dîneurs thaïlandais ; il utilisa avec les Farangs la même formule qu’il avait utilisée avec Derek.
« Excusez-moi monsieur, madame, vous connaissez une fille qui s’appelle Lek ? »
On le regarda avec des yeux ronds et on l’envoya promener sans ménagement.

Alors que Derek glanait les derniers morceaux comestibles dans ce qui restait au fond du bol, le vieil homme fit le tour de la pièce et repassa au niveau de la table de Derek. Derek remarqua son regard et il fut surpris. N’importe quel marchand ambulant qui après avoir démarché une salle pleine d’ouvriers thaïlandais et de vacanciers aurait été déçu s’il était reparti sans rien vendre. Une petite vendeuse de fleurs âgée de cinq ans aurait fait fortune ici et n’importe quelle entraîneuse de bar qui aurait approché autant de prospects et serait repartie les bras ballants, aurait changé de travail.

Mais le vieil homme avait la même expression tranquille et perplexe que lorsqu’il était venu dans cet endroit. Qui que soit Lek, se dit Derek, il avait l’habitude de la chercher.

À suivre…

vendredi 11 juin 2010

lundi 7 juin 2010

SOLEIL LEVANT, Thailande, Issan, Asie: Culture,Voyage, Musique,Cinéma asiatique





Après l’avoir terminé, il m’a fallu quelques jours de pose avant de pouvoir venir vous en parler car mes sentiments étaient mitigés.

Jusqu’à présent tous les romans que j’ai pu lire sur la Thaïlande avaient une charge émotionnelle instantanée au fil de la lecture où agrémentés de notes de l’auteur plus où moins relevées à l’image de la cuisine Thaïlandaise. Ici nous avons des histoires courtes narrées sans émotions, un regard neutre, déroutant et presque décevant, un peut à la façon du cinéaste Sud Coréen Joon ho bong pour ceux qui connaissent. Et puis avec le recul et une relecture, les personnages où situations prennent toute leurs saveurs, justement parce que l’auteur laisse la place à l’imagination du lecteur sans venir le distraire par son point de vue et son expérience du pays. Tranches de vies Farang (*) où Thaïe, exceptionnelles, pathétiques, cocasses, leçons de vie, celà va vite, jamais ennuyeux

Ma préférée :" Si j’avais un million " synthèse magistrale sur l’évolution des zones hyper touristiques.
En résumé :
Pour les expatriés où abonnés au PDS (**) rien de nouveau si ce n’est de retrouver des situations vécues,

Pour un 1° voyage, un livre incontournable, une bonne approche de la complexité de ce pays, sans se prendre la tête et sans besoin de marque page.

A avoir dans sa bibliothèque rayon Thaïlande entre ma Danseuse Particulière et les romans de J. Burdett.

Disponible (entre autre) à la FNAC et, pour la Thaïlande à Bangkok chez CARNETS D ASIE sur place et par correspondance.

(*) Farang = Occidental(**) PDS = Pays Du SourirePublié par Voyageurasie